Le dimanche 2 décembre 2012, des vandales auraient pénétré par effraction dans Azienda Agricola Case Basse (la cave Montalcino appartenant à Gianfranco Soldera), ouvert les robinets sur les grands fûts de chêne du producteur et renversé six millésimes, 2007-2012, (environ 16500 et plus gallons) de vin destiné à devenir Brunello di Montalcino sur le sol. C’est une tragédie pour quiconque aime le vin italien.

Presque immédiatement, les blogs et les réseaux sociaux s'illuminent d'histoires sur le Brunello ' vin de vengeance », Traduit par« vengeance du vin »- un stéréotype culturel selon lequel les Italiens pratiquent la vengeance et la violence. En effet, de tels scandales font la une des journaux et la spéculation sur les motivations des vandales est passionnante. Les gens du secteur du vin italien soutiennent depuis longtemps que Soldera était le vif d'or qui a informé les autorités des producteurs qui ont créé des vins de Montalcino frelatés, ce qui a conduit au scandale Brunellogate de 2008 (également connu sous le nom de Brunellopoli).

Plusieurs producteurs de haut niveau - dont Marchesi Antinori, Castello Banfi, Argiano et Marchesi de ’Frescobaldi - ont été nommés dans une enquête, mais beaucoup d’autres auraient relâché Brunello qui ne répondait pas aux critères DOCG de 100% Sangiovese. Cependant, nous ne connaîtrons jamais tous les détails de ce qui s'est passé, car une grande partie de l'enquête n'a jamais été rendue publique - ce qui sera probablement également vrai pour ce scandale Soldera.

Suggérer qu'un autre producteur de vin se vengerait du producteur en répandant six ans de sa vie et de sa passion dans les égouts est irresponsable. Je suis attristé que l'histoire du vino vendetta ait eu de telles jambes.

J'étais en train de dîner avec un groupe de producteurs de vin et de sommeliers le lendemain de l'annonce de la nouvelle à proximité en Toscane. Le sentiment écrasant au sein de notre groupe? Indignation et choc. L'histoire de Montalcino ces derniers jours a été celle des vignerons qui se sont ralliés à Soldera pour offrir leur soutien. La petite communauté très soudée de vignerons de la région est offensée par cette loi et craint qu’elle n’entraîne de graves répercussions sur l’ensemble de la communauté, déjà épuisée par le scandale et la controverse.

Alors que la presse étrangère se déchaîne avec des spéculations selon lesquelles le vandalisme était une vengeance pour Brunellopoli, d'autres théories et rumeurs abondent. Peut-être que le vandalisme était le résultat de dettes impayées sur les travaux de la cave? Peut-être était-ce une fraude à l'assurance perpétrée par Soldera lui-même, qui a fait fortune en tant que courtier d'assurance?

En vérité, une grande partie de la théorie de la vino vendetta est liée au fait que très peu de gens aiment réellement Gianfranco Soldera. C'est un homme difficile et franc, connu pour ses choix de mots offensants qui mettent en colère tout le monde dans son voisinage. Je me souviens d'un dîner avec lui il y a quelques années. Quand je lui ai dit que je venais de Californie, il a répondu: «La Californie n'est bonne que pour la culture de pommes de terre et les vins sont toxiques.» J'ai quitté le dîner avec mes plumes assez ébouriffées.

Mon intuition est que s'il a eu cet effet sur moi, il a sûrement dû mettre en colère une longue liste de personnes. La théorie de la vendetta peut en effet être plausible, mais supposer que quelqu'un dans l'industrie du vin est l'auteur de ce vandalisme n'est rien de moins que des ragots.