L’histoire du vin d’Israël est peut-être l’une des plus riches au monde, elle remonte à des milliers d’années. Il existe de nombreuses références bibliques aux vignobles locaux, les raisins étant transformés en jus qui a fourni un effet enivrant, et la vigne elle-même a été considérée comme une bénédiction pour les enfants d'Israël. Le vin casher israélien fait partie intégrante de la culture du pays - comme héritage historique, comme consommation courante et aussi comme offrande dans de nombreuses pratiques religieuses.

Malheureusement, c'est l'usage cérémoniel courant qui fournit la principale source d'identité des vins israéliens au consommateur américain. Les classifications géographiques typiques qui aident les buveurs de vin à reconnaître une région et les vins qu’elle produit - pensez Bordeaux, Champagne, Chianti, etc. - font reculer la désignation de casher, que la majorité des vins israéliens portent. Pour beaucoup, le vin israélien et le vin casher sont une seule et même chose. Et la compréhension de ce que signifie réellement casher est au mieux floue.

Le fait est que tous les vins israéliens ne sont pas casher. La majorité le sont, mais il existe de nombreuses sélections non casher, produites principalement par des établissements vinicoles plus petits, ou garagistes. Cependant, la plupart de ces sélections non casher ont une disponibilité limitée ou ne sont pas actuellement importées aux États-Unis.

Mais les idées préconçues sur le vin israélien et le vin casher, et l'association automatique des deux, ont créé tout un obstacle pour l'industrie du vin israélienne. Certains pensent que la corrélation décourage les acheteurs d'essayer de nouvelles marques. Beaucoup associent le vin israélien aux vins doux basés sur Concord, tels que Manischewitz et Kedem - une vision qui peut lentement changer.

Aux États-Unis, nous avons une grande communauté juive et certains pensent encore que le vin israélien est doux et de mauvaise qualité, mais cette perception change rapidement », déclare Micha Vaadia, vigneron chez Galil Mountain Winery. «Nos exportations vers les États-Unis sont en croissance et une grande partie de la croissance se fait sur le marché non casher.»

«Il n’ya pas de différence entre la vinification casher et la vinification« régulière », il ne devrait donc y avoir aucune différence de qualité par rapport aux autres vins produits ailleurs dans le monde», déclare Gil Shatsberg, vigneron en chef chez Recanati Winery. «L'introduction de la technologie et des connaissances dans l'industrie en Israël a considérablement amélioré la qualité du vin.»

Certes, l'industrie a évolué au cours des 30 dernières années, car les vignerons ont appris la complexité de leur terroir, les tendances climatiques, la résilience de leurs vignes et la meilleure façon de lier tous ces éléments. Les vins qui en résultent sont les meilleurs que le pays ait jamais offerts.
«Le plus grand changement s'est produit il y a environ 20 ans, lorsque davantage de vignobles et de vignerons bien formés ont apporté les connaissances et les techniques du Nouveau Monde à l'industrie du vin israélienne», déclare Lenny Recanati, fondateur de Recanati Winery. «Avant cela, il n’y avait pratiquement aucune tentative de sortir du cycle« Kiddouch / casher ». Il n'y a eu aucune recherche de variétés adaptées et de terroir correspondant à celles-ci, ni aucune tentative d'introduire des techniques modernes dans l'industrie. L'industrie a changé pour se concentrer sur la qualité et non sur la quantité. »

Une meilleure compréhension du climat a eu un impact significatif sur la qualité des vins. Israël est divisé en cinq grandes régions viticoles: la Galilée, Shomron (également connue sous le nom de Samarie), Shimshon (ou Samson), les montagnes de Jérusalem (ou collines de Judée) et le Néguev. Bien qu’il s’agisse d’un pays relativement petit (environ 5% de la taille de la Californie), sa configuration nord-sud offre une variété d’altitudes et de changements topographiques, ce qui entraîne de nombreux microclimats et sous-zones.

«Nous commençons à parler d'unicité», déclare Eli Ben-Zaken, propriétaire et vigneron au Domaine du Castel. «Nous devons nous renseigner sur les vignobles. En Israël, pour le moment dans les rouges en particulier, il y a définitivement une différence entre le nord, qui signifie la Galilée et les hauteurs du Golan, et les collines de Judée. '

«Israël est un petit pays où nous assistons à de très grands changements de conditions sur de très petites distances», déclare Victor Schoenfeld, vigneron chez Yarden. «Sur les hauteurs du Golan, nous avons un climat méditerranéen classique. Sur la plaine côtière, elle est plus subtropicale au sud, le climat est aride. Nous avons des sols de différents types, âgés d'un million d'années à 270 millions d'années. Le vin a été élaboré depuis très longtemps dans notre région, jusqu'au 8ème siècle. Après cela, les vignes ont commencé à être plantées dans notre région, le plateau du Golan, juste en 1976. Nous sommes donc une région très ancienne et une région très jeune, tout à la fois.

Un autre élément clé pour améliorer la qualité globale du vin est de découvrir quelles variétés produiront les meilleurs raisins dans chaque région. Traditionnellement, l'accent a été mis sur les cépages nobles classiques tels que le cabernet sauvignon, le merlot et le chardonnay, mais la recherche et l'expérimentation d'alternatives appropriées sont en cours.

Nous avons d'excellentes conditions de culture du raisin », déclare Shatsberg. «Beaucoup de soleil pour mûrir les raisins à temps, nous n'avons pas de pluies d'été, de gelées printanières ou d'hivers glaciaux. Nous avons différents terrains, des montagnes aux plateaux au niveau de la mer. Il s'agit désormais de trouver les variétés et clones les plus adaptés à ce beau terroir. Je pense que dans un avenir proche, vous verrez un changement rafraîchissant de notre région… un mélange intéressant de Rhône méridional et d'autres variétés méditerranéennes, comme la Petite Sirah et le Carignan, avec des variétés bordelaises classiques.

Bien que l’objectif commun soit d’élever le vin israélien, des préférences stylistiques commenceront également à émerger à mesure que la technologie, la recherche et l’expérimentation améliorées de chaque établissement vinicole le conduiront vers un style classique de l’ancien monde ou du nouveau monde moderne.

«Les vins d'Israël sont très influencés par les vignerons», dit Ben-Zaken. «Les hauteurs du Golan sont très nouveau monde, et il y a beaucoup de chêne dans le Chardonnay, et c'est le style.» Alors que les vins du Domaine du Castel dans les collines de Judée ont été, dès le début, «sobres et élégants», ajoute-t-il. «Ils sont plus époustouflants que rassasiants», faits pour être dégustés avec de la nourriture. On espère qu'une meilleure compréhension du pays et de la qualité des vins produits entraînera un intérêt accru à l'étranger. «Alors que nous en apprenons de plus en plus sur notre région, nous n'avons toujours rien trouvé qui puisse limiter la qualité des vins que nous produisons», déclare Schoenfeld. «Je suis convaincu que la qualité de nos vins continuera d’augmenter au cours des prochaines années.»

Recanati regarde également vers l'avenir, tout en reconnaissant le long chemin à parcourir. «Outre le fait que nous devons constamment améliorer et affiner nos vins, j'espère gagner une reconnaissance internationale au-delà du marché casher et établir les vins israéliens comme une marque au même titre que les vins espagnols, les vins italiens ou les vins français», dit-il. 'Nous sommes actuellement au début d'un long processus de démarcation des vins israéliens.'

Une caisse mixte de vin israélien

Découvrez quelques-unes de ces sélections israéliennes la prochaine fois que vous visiterez votre magasin de vin local. Ou visitez le guide d'achat.www.winemag.com pour plus d'avis et de suggestions.

90 Binyamina 2007 Réserve Kosher Shiraz (Haute Galilée) 25 $. Importé par Royal Wine Corporation.
90 Carmel 2007 Rouge casher méditerranéen (Shomron) 60 $. Importé par Royal Wine Corporation.
90 Domaine du Castel 2006 Grand Vin Rouge Casher (Collines de Judée) 75 $. Importé par Royal Wine Corporation.
89 Recanati 2006 Cabernet Sauvignon Réserve Spéciale - Merlot (Galilée) 48 $. Importé par Palm Bay International.
89 Yarden 2008 Heights Wine Gewürztraminer casher (Galilée) 23 $ / 375 ml. Importé par Yarden.
88 Barkan 2006 Réserve de pinotage casher (Judean Hills) 25 $. Importé par Royal Wine Corporation.
88 Segal's 2006 Dovev Single Vineyard Kosher Argaman (Galil) 36 $. Importé par Royal Wine Corporation.
88 Shiloh Winery 2006 Casher Merlot-Shiraz (Judean Hills) 30 $. Importé par Royal Wine Corporation.
88 Yarden 2006 Katzrin Chardonnay casher (Galilée) 26 $. Importé par Yarden.
88 Zion Fine Wines 2005 Armon Kosher Red (Galilée) 35 $. Importé par Royal Wine Corporation.
87 Galil Mountain 2007 Avivm Kosher White (Galilée) 22 $. Importé par Yarden.
87 Recanati 2009 Yasmin Kosher Red (Galilée) 11 $. Meilleur achat. Importé par Palm Bay Imports.

Qu'est-ce qui rend un vin casher?

Contrairement à la perception commune, il existe peu de différences entre un vin casher et non casher. Les techniques utilisées lors de la production sont presque identiques, il n'y a que quelques lignes directrices à respecter pour obtenir le statut casher.

La plus grande différence est qu'un vin casher ne peut être manipulé que par des Juifs observateurs du sabbat à tous les stades du processus de vinification, de la récolte des raisins à la fermentation et à la mise en bouteille. Cependant, il n’est pas nécessaire qu’un vigneron en chef dans une cave casher soit juif. Beaucoup ne le sont pas et ils comptent sur leur personnel pour gérer les matériaux et l'équipement.

Tous les ingrédients doivent être certifiés casher. La plupart des ingrédients du vin sont déjà casher, mais certains articles, tels que les levures non autorisées et les additifs de collage d'origine animale tels que la gélatine ou la glace, sont interdits. Les outils et installations de stockage casher doivent être observés, ce qui signifie qu'aucun équipement casher désigné ne peut être utilisé pour la production de vin non casher. Toute la production doit également être supervisée par un mashgiach, qui supervise le statut casher de la cave.

Si un vin casher est manipulé par un non-juif, le vin perdra son statut casher à moins qu'il ne soit également mevushal. Le terme, littéralement traduit par «cuit» ou «bouilli», fait référence à un vin casher qui a été chauffé à une température élevée pour conserver son statut casher, même s'il est manipulé par un juif non observateur.

Mais même pour ces vins «cuits», les récentes innovations en matière de pasteurisation flash ont grandement réduit les dommages que le processus de chauffage infligeait traditionnellement au profil sensoriel de ces vins. Cela signifie que les saveurs de fruits raisins, caoutchouteux ou compotés qui peuvent avoir été rencontrées auparavant dans les sélections mevushal sont beaucoup moins courantes aujourd'hui.

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