Le rhum épicé traditionnel est plus qu'un simple alcool aromatisé. C’est un morceau de la culture caribéenne.

«Chaque île, ou plus exactement, presque toutes les familles des Caraïbes ont leur propre recette de rhum épicé», déclare Ed Hamilton, importateur de rhum pour le Ministère du rhum souvent crédité de jouer un grand rôle vulgariser l'esprit aux États-Unis

Hamilton a parcouru les Caraïbes au cours des années 1980 et 1990. En 1997, il a publié Le guide complet du rhum: un guide faisant autorité sur les rhums du monde , (Triumph Books, 1997) à une époque où les magasins d'alcools américains ne stockaient généralement qu'une petite sélection de spiritueux.

Steven Ferreira, barman d'origine dominicaine à New York Verser des rubans , dit le rhum épicé local de l’île, le mamajuana, dérivé du Peuple Taíno .

«[Ils] préparaient un thé d'écorces, de racines, d'herbes, de miel et du pénis de tortue présumé, provenant directement Haïti [le nom créole haïtien pour Haïti ] », Déclare Ferreira. «Cela a été utilisé dans de nombreux cas pour traiter des maladies ou pour la vitalité sexuelle.»

Mamajuana est préparée comme la soupe de grand-mère, la recette de chaque foyer étant unique, selon Ferreira. Les seuls ingrédients constants, dit-il, sont le miel et le rhum, le vin rouge ou les deux.

Les origines du rhum dans les Caraïbes remontent au début du XVIIe siècle, et c'est probablement le rhum épicé qui est né à peu près à la même époque. Semblable à la façon dont le genévrier et d'autres plantes ont été ajoutés aux vins et aux spiritueux de type vodka à leurs débuts pour masquer les saveurs dures, car la légende veut que le rhum épicé soit né pour les mêmes raisons.

Aujourd'hui, vous trouverez l'esprit précieux dans les Caraïbes. À Sainte-Lucie et dans de nombreuses îles des Caraïbes, les habitants l'appellent «rhum épicé». Dans les îles des Caraïbes françaises, en Guadeloupe et en Martinique, ainsi qu'à Maurice et à la Réunion, qui sont situées à travers le monde dans l'océan Indien, les habitants appellent leur rhum arrangé.

Ce qui les relie tous, c'est l'épice, bien que cela varie. Les épices couramment utilisées comprennent la cannelle, le gingembre, la gousse de vanille, les tranches de citron vert, la feuille de laurier, les raisins secs, la muscade et plus encore. À Saint-Martin, Hamilton raconte avoir visité une boutique de rhum qui vendait toutes sortes de rhum agricoles aromatisés aux épices de Guadeloupe, semblables au rhum arrangé, avec du sucre, des épices et des fruits locaux.

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«Un de mes rhums épicés préférés était un mélange de rhum Trinidad vieux de deux ans avec des mangues, de la cannelle et un peu de sucre brut», dit Hamilton. «Un baril de rhum est tombé d'un cargo de l'île et flottait dans le mouillage, alors je l'ai amené sur mon bateau. À 160 degrés, le rhum était un peu chaud dès le tonneau. Mais, lorsqu'il était épicé, c'était un favori à bord de mon bateau pendant plusieurs années.

À Sainte-Lucie, l'ingrédient «secret» utilisé dans de nombreux rhums épicés de l'île est le bois bandé l'écorce, qui se traduit par du bois étiré et est un aphrodisiaque supposé.

«Aujourd'hui, les personnes âgées de Sainte-Lucie se rappellent que le rhum aux épices était illégal quand ils ont grandi», déclare Sergin John Baptiste, directeur marketing de Distillateurs de Sainte-Lucie . Elle produit du rhum Chairman’s Reserve Spiced Rum, considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs embouteillages épicés du marché.

'La boisson tout sauf interdite portait un nom de code' Enba Kontwere , »[Sous le comptoir] et a été servi dans de petits verres en raison de sa résistance élevée et de son effet très chargé», explique John Baptiste.

Dans les années 1770, la canne à sucre était largement cultivée dans tout Roseau, où se trouve aujourd'hui les distillateurs de Sainte-Lucie. Et la plante a été utilisée pour créer du rhum, qui était brassé par des esclaves, et ces recettes ont survécu au-delà de l'émancipation. Mais les autorités ont commencé à interdire ces recettes parce que les rhums de base ainsi que certains des ingrédients utilisés étaient jugés dangereux pour la consommation.

Mais «dans les années 1980, ces rhums aux épices ont connu un tout nouveau renouveau, avec des vendeurs vendant leurs concoctions partout sur l'île aux habitants et aux touristes, alors que les riches traditions d'infusions indigènes sont devenues plus acceptées dans la société», dit Baptiste.

Aujourd'hui, ces rhums épicés sont vendus comme souvenirs aux touristes. Mais ils servent également de remèdes physiques et émotionnels. Ils peuvent être une partie importante des occasions de célébration. Un bon exemple est le rhum épicé vendu lors des célèbres soirées Jump Up de Sainte-Lucie.

Que vous expérimentiez une recette familiale ou que vous essayiez l'esprit pour la première fois, le rhum épicé maison est un excellent moyen de porter un toast à la tradition caribéenne. Les rhums épicés fournissent un lien avec les différentes cultures à travers les îles, qui est l'une des plus belles parties des spiritueux à boire.

Les ingrédients du rhum épicé / Photo de Katrin Björk

Comment faire un rhum épicé

Il est important de noter que l’alcool est un solvant. Tous les ingrédients ne sont pas sûrs ou légaux pour les infusions. Avant de commencer à faire votre propre rhum épicé, reportez-vous à Cocktailsafe.org pour vous assurer que les épices et les plantes que vous utilisez sont sans danger pour la consommation.

De plus, le rhum épicé n’est pas une science exacte. Il s’agit davantage d’une exploration des saveurs, alors adoptez le processus créatif et faites confiance à votre palais.

La recette ci-dessous n'est qu'un modèle, alors n'hésitez pas à la personnaliser. Voici quelques étapes et conseils pour commencer.

1. Commencez par un rhum blanc avec 45-50% d'alcool par volume (abv). Doorly's Three-Year-Old ou Chairman's Reserve White Label sont de bons choix, car ils ne contiennent pas déjà de sucres ajoutés.
2. Une bonne proportion de sucre de canne par rapport à l'alcool se situe entre 15 à 25 grammes de sucre par litre de rhum, soit 1,5% à 2,5% du volume liquide du rhum. Par exemple, pour une bouteille (750 ml) de rhum, vous ajouteriez 15 grammes de sucre, soit un peu moins de 4 cuillères à café.
3. Commencez par infuser une petite portion de rhum au cas où vous n'aimeriez pas votre mélange d'épices. Un bon point de départ est 1 tasse. Après 1 ou 2 jours, vous saurez si vous aimez ou non la saveur. Une autre méthode consiste à préparer quelques infusions à un seul ingrédient, comme le rhum à la cannelle ou le rhum à l'ananas, puis à les mélanger afin de pouvoir identifier les saveurs que vous aimez. Cela prend plus de temps, mais cela vaut la peine d'éliminer les saveurs indésirables.
4. Une fois que vous avez atteint la saveur désirée, vous pouvez filtrer le rhum dans une bouteille séparée ou le laisser avec ses épices.

Ingrédients du rhum épicé

• 1 bouteille (750 ml) de rhum blanc (comme le Chairman’s Reserve White)
• ½ tasse d'ananas, coupé en cubes
• ½ peau de banane
• 2 bâtons de cannelle, cassés en morceaux
• 1 gousse de vanille, fendue dans le sens de la longueur
• 3 clous de girofle entiers
• ½ anis étoilé
• ¼ cuillère à café de muscade fraîchement râpée
• 3 petits morceaux de gingembre fraîchement tranché
• 3 bandes d'écorce d'orange
• 15 grammes (ou un peu moins pour les cuillères à soupe) de sucre de canne

instructions

Photo par Katrin Björk

Ajouter tous les ingrédients dans un contenant non réactif (cambro fonctionne mieux).

Remuer pour dissoudre la majeure partie du sucre.

Photo par Katrin Björk

Laisser infuser pendant 2 jours, puis vérifier et remuer. Vérifiez tous les jours jusqu'à ce qu'il développe la saveur désirée. Filtrer dans des bouteilles et stocker. Vous pouvez conserver certaines épices dans la bouteille pour un attrait visuel.